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bel avenir qu'elle r�vait pour vous : elle aurait support� bien des choses, mais quel m�pris vous lui avez
marqu� en lui renvoyant ses lettres ! Nous pardonnons les cruaut�s, il faut encore croire en nous pour nous
blesser ; mais l'indiff�rence ! ... l'indiff�rence est comme la glace des p�les, elle �touffe tout. Allons,
convenez-en ? vous avez perdu des tr�sors par votre faute. Pourquoi rompre ? Quand m�me vous eussiez
�t� d�daign�, n'avez-vous pas votre fortune � faire, votre nom � reconqu�rir ? Louise pensait � tout cela.
- Pourquoi ne m'avoir rien dit ? r�pondit Lucien.
- Eh ! mon Dieu, c'est moi qui lui ai donn� le conseil de ne pas vous mettre dans sa confidence. Tenez,
entre nous, en vous voyant si peu fait au monde, je vous craignais : j'avais peur que votre inexp�rience, votre
ardeur �tourdie ne d�truisissent ou ne d�rangeassent ses calculs et nos plans. Pouvez-vous maintenant vous
souvenir de vous-m�me ? Avouez-le ? vous seriez de mon opinion en voyant aujourd'hui votre Sosie.
Vous ne vous ressemblez plus. L� est le seul tort que nous ayons eu. Mais, en mille, se rencontre-t-il un
homme qui r�unisse � tant d'esprit une si merveilleuse aptitude � prendre l'unisson ? Je n'ai pas cru que vous
fussiez une si surprenante exception. Vous vous �tes m�tamorphos� si promptement, vous vous �tes si
facilement initi� aux fa�ons parisiennes, que je ne vous ai pas reconnu au Bois de Boulogne, il y a un mois.
Lucien �coutait cette grande dame avec un plaisir inexprimable : elle joignait � ses paroles flatteuses un
air si confiant, si mutin, si na�f ; elle paraissait s'int�resser � lui si profond�ment, qu'il crut � quelque prodige
semblable � celui de sa premi�re soir�e au Panorama-Dramatique. Depuis cet heureux soir, tout le monde lui
souriait, il attribuait � sa jeunesse une puissance talismanique, il voulut alors �prouver la marquise en se
promettant de ne pas se laisser surprendre.
- Quels �taient donc, madame, ces plans devenus aujourd'hui des chim�res ?
- Louise voulait obtenir du roi une ordonnance qui vous perm�t de porter le nom et le titre de Rubempr�.
Elle voulait enterrer le Chardon. Ce premier succ�s, si facile � obtenir alors, et que maintenant vos opinions
rendent presque impossible, �tait pour vous une fortune. Vous traiterez ces id�es de visions et de bagatelles,
mais nous savons un peu la vie, et nous connaissons tout ce qu'il y a de solide dans un titre de comte port� par
un �l�gant, par un ravissant jeune homme. Annoncez ici devant quelques jeunes Anglaises millionnaires ou
devant des h�riti�res : Monsieur Chardon ou Monsieur le comte de Rubempr� ? il se ferait deux
mouvements bien diff�rents. F�t-il endett�, le comte trouverait les coeurs ouverts, sa beaut� mise en lumi�re
serait comme un diamant dans une riche monture. Monsieur Chardon ne serait pas seulement remarqu�. Nous
n'avons pas cr�� ces id�es, nous les trouvons r�gnant partout, m�me parmi les bourgeois. Vous tournez en ce
moment le dos � la fortune. Regardez ce joli jeune homme, le vicomte F�lix de Vandenesse, il est un des deux
secr�taires particuliers du roi. Le roi aime assez les jeunes gens de talent, et celui-l� quand il est arriv� de sa
province, n'avait pas un bagage plus lourd que le v�tre, vous avez mille fois plus d'esprit que lui ; mais
appartenez-vous � une grande famille ? avez-vous un nom ? Vous connaissez des Lupeaulx, son nom
ressemble au v�tre, il se nomme Chardin ; mais il ne vendrait pas pour un million sa m�tairie des Lupeaulx,
il sera quelque jour comte des Lupeaulx, et son petit-fils deviendra peut-�tre un grand seigneur. Si vous
continuez � marcher dans la fausse voie o� vous vous �tes engag�, vous �tes perdu. Voyez combien monsieur
Emile Blondet est plus sage que vous ? il est dans un journal qui soutient le pouvoir, il est bien vu par toutes
les puissances du jour, il peut sans danger se m�ler avec les Lib�raux, il pense bien ; aussi parviendra-t-il
Etudes de moeurs. 2e livre. Sc�nes de la vie de province. T. 4. Illusions perdues. 2. Un grand homme de pro
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Illusions perdues. 2. Un grand homme de province � Paris
t�t ou tard ; mais il a su choisir et son opinion et ses protections. Cette jolie personne, votre voisine, est une
demoiselle de Troisville qui a deux pairs de France et deux d�put�s dans sa famille, elle a fait un riche
mariage � cause de son nom ; elle re�oit beaucoup, elle aura de l'influence et remuera le monde politique
pour ce petit monsieur Emile Blondet. A quoi vous m�ne une Coralie ? � vous trouver perdu de dettes et
fatigu� de plaisirs dans quelques ann�es d'ici. Vous placez mal votre amour, et vous arrangez mal votre vie.
Voil� ce que me disait l'autre jour � l'Op�ra la femme que vous prenez plaisir � blesser. En d�plorant l'abus
que vous faites de votre talent et de votre belle jeunesse, elle ne s'occupait pas d'elle, mais de vous.
- Ah ! si vous disiez vrai, madame ! s'�cria Lucien.
- Quel int�r�t verriez-vous � des mensonges ? fit la marquise en jetant sur Lucien un regard hautain et
froid qui le replongea dans le n�ant.
Lucien interdit ne reprit pas la conversation, la marquise offens�e ne lui parla plus. Il fut piqu�, mais il
reconnut qu'il y avait eu de sa part maladresse et se promit de la r�parer. Il se tourna vers madame de
Montcornet et lui parla de Blondet en exaltant le m�rite de ce jeune �crivain. Il fut bien re�u par la comtesse
qui l'invita, sur un signe de madame d'Espard, � sa prochaine soir�e, en lui demandant s'il n'y verrait pas avec
plaisir madame de Bargeton qui, malgr� son deuil, y viendrait : il ne s'agissait pas d'une grande soir�e, c'�tait
sa r�union des petits jours, on serait entre amis.
- Madame la marquise, dit Lucien, pr�tend que tous les torts sont de mon c�t�, n'est-ce pas � sa cousine
� �tre bonne pour moi ? [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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