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retirât le petit nombre de troupes françaises qui étaient en Helvétie. Le gouvernement français a saisi
volontiers cette occasion d'honorer votre indépendance; mais bientôt après vos différens partis se sont agités
avec une nouvelle fureur; le sang des Suisses a coulé par la main des Suisses. Vous vous êtes disputés trois
ans sans vous entendre; si l'on vous abandonne plus long-temps à vous-mêmes, vous vous tuerez trois ans
sans vous entendre davantage. Votre histoire prouve d'ailleurs que vos guerres intestines n'ont jamais pu se
terminer que par l'intervention efficace de la France. Il est vrai que j'avais pris le parti de ne me mêler en rien
de vos affaires; j'avais vu constamment vos différens gouvernement me demander des conseils et ne pas les
suivre, et quelquefois abuser de mon nom, selon leurs intérêts et leurs Passions.
Paris, le 28 fructidor an 10 (15 septembre 1802). 168
Oeuvres de Napoleon Bonaparte, TOME III
Mais je ne puis ni ne dois rester insensible au malheur auquel vous êtes en proie; je reviens sur ma résolution:
je serai le médiateur de vos différens; mais ma médiation sera efficace, telle qu'il convient au grand peuple au
nom duquel je parle.
Cinq jours après la notification de la présente proclamation, le sénat se réunira à Berne. Toute magistrature
qui se serait formée à Berne depuis la capitulation, sera dissoute et cessera de se réunir et d'exercer
Aucune'autorité.
Les préfets se rendront à leurs postes.
Toutes les autorités qui auraient été formées, cesseront de se réunir.
Les rassemblemens armés se dissiperont.
Les première, deuxième demi-brigades helvétiques formeront la garnison de Berne.
Les troupes qui étaient sur pied depuis plus de six mois, pourront seules rester en corps de troupes.
Enfin, tous les individus licenciés des armées belligérantes, et qui sont aujourd'hui armés, déposeront leurs
armes à la municipalité de la commune de leur naissance.
Le sénat enverra trois députés à Paris; chaque canton pourra également en envoyer.
Tous les citoyens qui, depuis trois ans, ont été landammans, sénateurs, et ont successivement occupé des
places dans l'autorité centrale, pourront se rendre à Paris, pour faire connaître les moyens de ramener l'union
et la tranquillité, et de concilier tous les partis.
De mon côté, j'ai le droit d'attendre qu'aucune ville, aucune commune, aucun corps ne voudra rien faire qui
contrarie les dispositions que je vous fais connaître.
Habitans de l'Helvétie, revivez à l'espérance!! Votre patrie est sur le bord du précipice: elle en sera
immédiatement tirée; tous les hommes de b en seconderont ce généreux projet.
Mais si, ce que je ne puis penser, il était parmi vous un grand nombre d'individus qui eussent assez peu de
vertus pour ne pas sacrifier leurs passions et leurs préjugés à l'amour de la patrie, peuple de l'Helvétie, vous
seriez bien dégénéré de vos pères!
Il n'est aucun homme sensé qui ne voie que la médiation dont je me charge, est pour l'Helvétie un bienfait de
cette providence qui, au milieu de tant de bouleversemens et de chocs, a toujours veillé à l'existence et à
l'indépendance de votre nation, et que cette médiation est le seul moyen qui vous reste pour sauver l'une et
l'autre.
Car il est temps enfin que vous songiez que si le patriotisme et l'union de vos ancêtres fondèrent votre
république, le mauvais esprit de vos factions, s'il continue, la perdra infailliblement; et il serait pénible de
penser qu'à une époque où plusieurs nouvelles républiques se sont élevées, le destin eût marqué la fin d'une
des plus anciennes.
Le premier consul de la république française, Président de la république italienne, BONAPARTE.
Paris, le 28 fructidor an 10 (15 septembre 1802). 169
Oeuvres de Napoleon Bonaparte, TOME III
Paris, le 11 vendémiaire an 11 (13 octobre 1802).
Réponse du premier consul à une députation du clergé de Lyon.
J'ai vu avec peine la division des prêtres du diocèse de Lyon: ne savent-ils pas que la religion catholique a
cela de particulier sur toutes les religions, qu'elle prêche l'oubli des offenses? Quelle opinion doivent donc
avoir les séculiers de prêtres qui ont eu réciproquement des sujets de division, et qui ne veulent pas les oublier
et se pardonner? Si l'orgueil veut qu'on humilie son ennemi, la charité, vertu caractéristique de la religion de
Jésus-Christ, veut qu'on se réconcilie. Partout donc où j'entends encore dire que des prêtres se souviennent
d'avoir été ou de n'avoir pas été constitutionnels, j'en conclus que ces ministres prêchent une morale qu'ils ne
pratiquent pas; qu'ils sont mus, non par des sentimens religieux, mais par des considérations mondaines.
Aucun prêtre sensé, s'il est véritablement catholique, ne peut méconnaître les principes de sa croyance, qui
sont la confiance dans les évêques nommés par le gouvernement et institués par le Saint-Siège. Il me tarde
donc d'apprendre que le clergé du diocèse de Lyon imitera celui de Paris, qui a donné l'exemple, et parmi
lequel il n'y a plus aucune espèce de discorde.
BONAPARTE.
Paris, le 6 brumaire an 11 (28 octobre 1802).
Note inscrite dans le Moniteur.
Une partie des journalistes anglais reste en proie à la discorde. Toutes les lignes qu'ils impriment sont des
lignes de sang. Ils appellent à grands cris là guerre civile au sein de la nation occidentale, si heureusement
pacifiée. Tous leurs raisonnemens, toutes leurs hypothèses, roulent sur ces deux points,: 1°. Imaginer des
griefs contre la France. 2°. Se créer aussi libéralement des alliés, et donner ainsi à leurs passions des
auxiliaires parmi les grandes puissances du continent. Leurs griefs principaux sont aujourd'hui les affaires de
Suisse, dont l'heureuse issue excite leur jalouse fureur. Il paraît qu'il aurait convenu beaucoup mieux à leurs
passions que la guerre civile déchirât cette malheureuse nation, et que les puissances voisines se laissant
entraîner par l'empire des circonstances, l'harmonie du continent fût de nouveau troublée. La proclamation du
10 vendémiaire coupe le noeud de toutes ces intrigues.
Ils invoquent le traité de Lunéville, qui assure l'existence de la république helvétique; mais c'est précisément [ Pobierz caÅ‚ość w formacie PDF ]

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